Plusieurs troupeaux de moutons ont été attaqués depuis le début de l'année 2025 dans la zone du Mont Saint-Michel. Ce lundi 3 février, la préfecture du département atteste de la "présence probable" d'un loup dans le secteur.

Un loup établi dans la Manche et l'Orne ! Le questionnement était de mise depuis des semaines après plusieurs attaques de troupeaux. Un temps écartée, l'hypothèse est maintenant validée par les services de l'Etat.

Un grand canidé présentant "les caractéristiques morphologiques de l'espèce loup gris" a en effet été photographié à trois endroits distincts du sud-ouest de la Normandie, d'après les préfectures de l'Orne et de la Manche.

Un loup gris coupable des attaques de troupeaux de moutons ?

Des clichés ont été pris près de Domfront-en-Poiraie le 31 décembre, puis à Marcilly dans la nuit du 20 au 21 janvier, et aux Loges Marchis le 24 janvier au matin. Ces deux communes manchoises sont séparées d'une vingtaine de kilomètres.

Selon les observateurs de l'Office français de la biodiversité (OFB) chargé du suivi du loup en France, il n'y a plus de place pour le doute quant à la nature de l'animal remarqué.

Ce loup gris est-il à l'origine des trois attaques de troupeaux de moutons perpétrées dans le secteur depuis le début de l'année 2025 ? Probable selon les spécialistes tant la zone concernée, à Marcilly, au Mesnil-Ozenne et à Céaux, est semblable.

Au total, "23 animaux sont concernés par ces dommages : 16 brebis et agneaux ont été blessés et 7 agneaux ont été tués (3 par morsures et 4 par hypothermie)", précise la préfecture de la Manche, qui ajoute qu'une cellule de veille départementale Loup "se réunira début mars pour faire le point sur ces attaques et les indemnisations qui en découlent".

Pour ce qui est de la présence du canidé dans l'Orne, il s’agit de "la première observation d’un loup dans le département depuis son retour naturel en France au début des années 1990", rapporte l'OFB.

Des financements pour la protection des troupeaux

En attendant, les services de l'Etat rappellent qu'il est possible d'obtenir des financements d’aides pour la protection des troupeaux "comme un financement à 80 % pour l’acquisition de chiens de protection ou à 100 % pour l’accompagnement technique de ces chiens". 

Brebis tuées dans la Manche : la piste du loup écartée, un nouvel animal soupçonné

un berger de la baie du Mont Saint-Michel alertait sur la mort de deux de ses brebis, dévorées en pleine nuit par un prédateur. Il évoquait la piste d'une attaque de loup.la préfecture de la Manche a écarté la responsabilité de l'animal.

Le loup n'est vraisemblablement pas responsable de la mort de deux brebis en baie du Mont Saint-Michel. Un berger de Genêts (Manche) sonnait l'alerte après avoir retrouvé, à deux semaines d'intervalle, deux brebis de son cheptel mortes et en partie dévorées. Il évoquait la piste d'une attaque de loup.

Des agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) s'étaient rendus sur place pour mener des analyses. Ce jeudi , la préfecture de la Manche informe que "la responsabilité du loup est écartée".

Un chien plutôt qu'un loup

"L’analyse révèle qu’il s’agit d’un chien, non d’un loup", complétait le service communication du préfet, dans les colonnes de La Presse de la Manche.

La préfecture indique par ailleurs qu'un troisième cas d'attaque de mouton a été enregistré par l'OFB depuis fin mars. "Pour le troisième, la cause du dommage est indéterminée, la responsabilité du loup paraît très peu probable", annonce-t-elle dans un communiqué.

"Des pièges photographiques, disposés par les services de l'OFB, resteront en place sur le terrain aussi longtemps que nécessaire", ajoute la préfecture, qui invite toute personne qui observerait un grand canidé ou une attaque de troupeau à faire un signalement à l'OFB à l'adresse mail sd50@ofb.gouv.fr.

La cartographie officielle de l'OFB ne reconnaît pas la présence régulière du loup en Normandie. Mais, selon l'Observatoire du loup, une association qui agit pour la reconnaissance de la présence de l'animal dans la région, au moins deux meutes seraient installées en Normandie, dont une dans la Manche.