LOUP DE MON COEUR

Le Sanctuaire des loups à Frontenay-Rohan-Rohan avait défrayé la chronique avec l’évasion de trois de ses protégés. Deux ans après, retour sur ce site où le calme est revenu, au milieu des loups.

Au milieu d’une végétation luxuriante, une silhouette furtive. Pour voir les loups, discrétion et patience sont de rigueur. Eux ont déjà remarqué les visiteurs. Ils les observent cachés derrière des arbres. Bienvenue dans le Sanctuaire des loups à Frontenay-Rohan-Rohan. Le site, qui a tant fait parler de lui fin 2020 après l’évasion de trois animaux qui ont connu un funeste sort, a retrouvé sa quiétude habituelle. Un lieu à l’écart de toute agitation qui s’étend sur 7,5 ha avec de grands enclos (1.000 m2 par loup) qui accueille quinze loups dans un paradis vert parcouru par une source. En réalité, chez Béatrice Gérardot-Perrault et Wilfrid Perrault, des animaux, il y en a partout, le lieu ressemblant à une arche de Noé avant d’entrer dans l’espace des loups, sous très haute sécurité. Des chats abandonnés qui viennent manger là, des oies, des poules, des cygnes, un chien très âgé qui se repose à l’ombre. « Lui, j’ai traversé la France pour aller le chercher, il allait être tué sinon. »

50 kg de viande par jour

Comptez 50 kg de viande par jour pour nourrir tout ce petit monde ! « Et sans aucune subvention de l’État. Uniquement des dons qui nous aident à payer la nourriture. »
À l’intérieur, ils sont omniprésents également. Dans le long couloir avant d’entrer dans la maison, de grandes volières se succèdent avec de drôles d’oiseaux colorés. « Ce sont des gens qui nous les ont donnés parce qu’ils partaient ou ne pouvaient plus les garder. » Le perroquet gris du Gabon perché devant la porte salue volontiers le visiteur, en « parlant » ou en sifflant. Il chante même La Marseillaise ! Deux félins le côtoient, d’une espèce rare qu’une dame leur a confiés, à peine dérangés dans leur sieste.

Dans la cuisine, les deux épagneuls affectueux viennent chercher une caresse en remuant la queue. Moins démonstratifs, les chiens-loups de Saarloos observent l’étranger, l’air sauvage et réservé. Superbes et imposants du haut de leurs 80 kg pour les plus âgés. Du genre qu’on n’a pas envie d’embêter. Ils sont huit à partager la vie du couple. Des animaux, il y en a jusqu’au sommet des murs au décor chargé. Dans de grands portraits photos encadrés figurent ceux qui ont partagé leur vie. Parmi eux, des loups aujourd’hui disparus qui continuent un peu à les accompagner.

« On les entend chanter »

Les premiers pensionnaires, Wotan et Shiva, sont arrivés en 2017 à la création du Sanctuaire en provenance du Var. Ils appartenaient à Francky Estrade, dresseur connu dans le monde du cinéma. C’est là que Béatrice Gérardot-Perrault était allée en stage pour obtenir son certificat de capacité. Un rêve d’enfant que l’infirmière allait enfin pouvoir réaliser une fois l’heure de la retraite arrivée. Elle sourit : « Pourtant, je suis Parisienne au départ. Mais à 6 ans, on est arrivés à l’île d’Oléron, j’étais toujours dans la forêt et j’adorais les loups. »

Des décennies plus tard, ils entourent désormais sa propriété et le soir, à la nuit tombée, « on les entend chanter », glisse-t-elle, préférant ce terme aux « hurlements ». « Le but du Sanctuaire, c’est pour la cause animale, nous sommes là pour offrir une autre vie aux loups. » Au calme. Après avoir connu l’agitation des parcs animaliers, des problèmes de santé ou une impossibilité à trouver sa place dans une meute constituée, ils coulent ici des jours heureux. « Ce qu’on voudrait, c’est faire partager notre amour des loups, que les gens le voient d’un autre œil », expliquent les maîtres du Sanctuaire, prêts à accueillir d’autres loups si les autorités acceptent une augmentation de capacité.

Super article mes amis, j' espére venir vous voir bientot si tout vas bien. bise yolande