NEZ A NEZ AVEC UN LOUP
Jean-Charles Grange, entomologiste de la Meuse, était en famille le
24 juillet dernier dans le massif lorsqu'il a immortalisé un loup solitaire…
C'est une rencontre rare. Qui n'aura pas duré plus de quelques minutes. Mais qui
restera gravée à jamais dans la mémoire de Jean-Charles Grange, de son épouse et
de leurs enfants âgés de 10 et 13 ans. Car même si Jean-Charles a l'habitude de la
nature, c'est plutôt vers de plus petites bêtes que sa passion le pousse : les papillons…
Membre de l'Association roussillonnaise d'entomologie, Jean-Charles Grange vient
régulièrement dans les P.-O. pour y inventorier les espèces locales. C'est ainsi
que le 24 juillet dernier, muni d'une autorisation fournie par un agent de l'ONF,
il se trouvait au Puigmal, avec son épouse et ses enfants. "C'est une zone peu f
réquentée, dont le biotope m'intéressait particulièrement. Alors que nous avions
passé la journée sur le sommet, peu après 20 h 30, nous revenions dans le virage,
vers la station d'épuration, où je souhaitais passer la soirée pour observer les espèces
nocturnes. Arrivés à 150 mètres, soudain, le cri des marmottes a retenti. On s'est
demandé ce qui leur prenait lorsque tout à coup, alors que nous approchions du vallon,
nous avons vu un loup détaler, tambour battant, à une vingtaine de mètres de nous !
J'ai dit aux enfants : 'Ne bougez pas !'. Mon épouse avait l'appareil photo autour du cou,
par chance avec un bon objectif 24-600, elle a fait une photo, mais comme elle
était un peu pétrifiée, j'ai repris l'appareil et fait d'autres clichés. Il était caché entre
deux pins et nous a observés durant 20 à 30 secondes. Et puis il a disparu".
- Des photos longtemps gardées secrètes
Une rencontre fugace, dont ne se sont pas encore tout à fait remis les Grange.
"Cela nous a émerveillés. Mais en même temps, j'étais inquiet à l'idée de parler de
cette rencontre. Attention, à aucun moment nous ne nous sommes sentis en danger !
Mais pour mes inventaires, je suis allé au parc national du Mercantour, et plus récemment
à Oust, dans l'Ariège, où certains esprits primaires ont de gros soucis avec la
biodiversité en général. J'ai beaucoup entendu les anti-ours, les anti-loups et leurs
discours que je trouve rétrogrades… Je veux dire, s'il y avait plus de personnes
comme eux en Afrique, il ne resterait plus beaucoup d'animaux sauvages sur ce
continent ! Mais finalement, puisqu'il n'y a pas eu d'incident dans les Pyrénées-Orientales
depuis maintenant quinze jours, je me dis que cela accrédite mon discours…".
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