Un loup autorisé à être abattu dans la Nièvre : un scandale ! 19 07 2023
Pour la première fois, un arrêté préfectoral autorise le tir d’un loup dans la Nièvre (voir communiqué de la préfecture).
Et encore une fois, l’État français s’illustre tristement dans la mauvaise voie concernant la protection de la biodiversité. On vous explique pourquoi.
Les lois européennes permettent la destruction d’individus d’une espèce protégée à deux conditions :
- si tous les autres moyens ont échoué et si les dégâts aux troupeaux sont importants
- si les tirs ne nuisent pas à la conservation de l’espèce.
Et la France a tout faux encore une fois dans cette nouvelle représentation de l’absurdité française en termes de gestion du loup :
- les autres moyens n’ont pas été testés puisque seuls des fils électriques ont été mis en place, apparemment très récemment voire même APRES les attaques (!). Des filets électriques seulement, en général ça ne fonctionne pas… D’autre part, seuls 4 ovins de ce troupeau ont été tués entre le 28 juin et le 1er juillet. Si nous comprenons parfaitement le désarroi des éleveurs quand ils découvrent certaines de leurs bêtes mortes, peut-on vraiment qualifier la mort de 4 ovins comme des dommages importants ?
- si le loup est tué, sa conservation à l’échelle locale est plus que compromise car seuls des loups isolés vivent dans cette zone ; aucune reproduction n’a été relevée. Tuer un loup dans cette zone, c’est exterminer totalement l’espèce dans le secteur. Au niveau national, ce n’est guère mieux puisque la population de loups est en baisse suite, sans doute, à de trop nombreux tirs…
Sans compter que la « culpabilité » du loup n’est pas établie. Le constat conclut à « responsabilité du loup non écartée », une dénomination pêle-mêle qui fait grossir les chiffres attribués à la prédation du loup.
Pour rappel, les tirs ne loups ne sont pas efficaces pour protéger les troupeaux. Ce sont surtout des décisions politiques. Les solutions sont à chercher ailleurs !
Seuls les moyens de protection des troupeaux sont efficaces, notamment à long terme car on aura beau tuer des loups, d’autres arriveront pour les rempacer…
Alors, si on mettait plutôt le paquet sur les moyens de protection des troupeaux ? (filets de plus de 120 cm de haut ET chiens de protection, surveillance humaine, éventuellement moyens d’effarouchement et si ça n’a pas fonctionné, des tirs d’effarouchement AVANT tout tir létal).
Depuis 1999, FERUS œuvre pour la cohabitation loups / troupeaux avec son programme PastoraLoup. 800 bénévoles se sont ainsi succédé sur les alpages pour prévenir la prédation du loup. Avec succès car nous obtenons des taux de prédation proches de zéro. Cette année, notre action s’est étendue au Jura, notamment avec les troupeaux bovins qui n’ont pas toujours pas droit aux aides de l’Etat pour la mise en place de moyens de protection des troupeaux.
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