LOUP DE MON COEUR

LOUP DE MON COEUR

Loup retrouvé mort près de La Grande-Motte : l'espèce va-t-elle coloniser aussi le littoral languedocien 18 01 2023

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On le savait présent sur le Larzac et en Lozère. Selon les spécialistes, le loup finira un jour par revenir partout mais avec un faible nombre d'individus sur de vastes territoires nécessaires à une meute. 

 

Un loup mortellement percuté par un automobiliste sur la route de la mer entre Montpellier et La Grande-Motte ce mercredi 18 janvier, un autre le jeudi 12 janvier entre Cassis et Marseille, un autre la semaine dernière à Fontainebleau. L'espèce, toujours protégée par la convention de Berne, est-elle en passe de recoloniser l'ensemble du pays ?

 

 Un loup retrouvé mort à La Grande-Motte, percuté par une voiture sur la voie rapide qui rejoint Montpellier

 

"C'est ce que je crois et c'est une bonne nouvelle pour la biodiversité", estime Sébastien Giraud, en charge de la communication de l'Association pour la Protection des Animaux Sauvages de l'Hérault. "Cela montre que quoi l'on fasse, le loup finira mécaniquement par se diffuser sur l'ensemble du territoire. On en a même vu récemment en Bretagne. Par rapport à la surpopulation d'animaux comme les sangliers, le retour de ce prédateur est la meilleure réponse à apporter à ces problèmes."

 

Un millier de loups en France 

De fait, pour se développer en Europe, le loup a profité de sa protection légale, de l'expansion du chevreuil et du sanglier et de la déprise agricole qui a étendu les superficies en cours de boisement.

 

Les spécialistes estiment qu'il n'y a aucune raison pour que l'espèce se cantonne à la montagne et elle devrait pouvoir recoloniser la plupart des régions françaises. On en comptait entre 10 et 20 000 individus à la fin du XVIIIe siècle et le loup, et les peurs ancestrales qu'il suscite, avaient disparu vers 1930 après une persécution organisée.

 

Selon les estimations, entre 900 et 1000 loups peuplent à nouveau notre territoire aujourd'hui, tous de souche italienne. Le plus gros de la population est concentré dans les Alpes, le Mercantour, avec des incursions dans les Vosges, Jura, Massif central et les Pyrénées.

Dans la région, outre plusieurs bêtes en Lozère, un individu avait été localisé dans l'arrière-pays héraultais sur le Caroux et un couple l'an dernier sur le Larzac, ce qui pouvait entraîner la création d'une meute.

 

Face aux nombreuses attaques de troupeaux, le préfet de l'Hérault avait pris un arrêté de tir de défense renforcé visant à abattre un animal. Depuis l'été dernier, le couple n'a plus été aperçu mais d'autres individus vus sur cette zone fin 2022.

 

"L'espèce reste farouche avec l'homme"

En Lozère, les conseillers départementaux avaient adopté à l'unanimité une motion de soutien au monde agricole, qui demandait la modification des textes protégeant le loup. De fait, la cohabitation compliquée entre les éleveurs et l'animal ne permet pas de voir son retour massif d'un bon œil. 19% de la population lupine pourra être abattue au cours de l'année 2023 en France. Cela représente 174 loups. Insuffisant pour les éleveurs.

 

Mais l'animal peut-il se rapprocher des villes ?  "Dans certaines zones des Etats-Unis, des loups s'approchent de l'homme car ils n'ont rien à craindre, répond Sébastien Giraud. En France, l'espèce reste très farouche car elle sait qu'elle a un problème avec l'humain. Il sera donc très rare d'en voir à proximité des villes, sauf pour un individu de passage, comme probablement celui de La Grande-Motte."

Jusqu'à 190 km par jour

En effet, l'animal est capable de parcourir 50 km en une nuit et jusqu'à 190 km en 24 heures. "Les individus isolés voyagent jusqu'à trouver un territoire vierge et un mâle ou une femelle pour former une meute. Ils évoluent alors sur un territoire allant de 260 à 300 km2, soit quatre fois la surface de Paris."

Pour cette raison, Sébastien Giraud ne croit donc pas une surpopulation de loups en France dans les années à venir : "L'ampleur de chaque territoire limitera le nombre de meutes. Vous n'aurez jamais 100 000 loups en France. À l’inverse de l'humain, cette espèce évite surtout de s'entasser et sait parfaitement s'autoréguler."

 

 

 

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22/01/2023
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