One Voice demande justice pour le loup empoisonné dans la Drôme 29 06 2023
C’est avec stupeur et effroi que nous avons découvert qu’un loup a été sciemment empoisonné dans la Drôme en mars 2022, et son cadavre déplacé et enterré en vue de le dissimuler. Ironie du sort, les mis en cause comptent parmi eux… un référent loup/lynx local du réseau piloté par la préfecture et l’Office français de la biodiversité ! Interpellés jeudi, ils ont avoué avoir empoisonné le cadavre d’un agneau qu’ils avaient délibérément placé sur leur exploitation.
Nous osons à peine imaginer l’agonie de ce loup avant de succomber des suites de son intoxication…
Quel choc d’apprendre en plus que l’un des accusés était spécialement formé pour assurer un suivi scientifique des populations lupines. Il aurait en plus reconnu avoir infiltré ce réseau dans le but d’obtenir des informations sur leur présence.
Les loups, déjà victimes de tirs légaux…
Dans la Drôme, comme dans beaucoup d’autres départements français, la présence de ces grands canidés génère des tensions. Chaque année, un cinquième de leur population est décimée dans le cadre de tirs létaux tristement légaux au prétexte de la protection d’un système agricole intensif. Au 23 juin 2023, 58 d’entre eux ont déjà succombé.
Cette affaire rappelle que les opposants aux loups sont nombreux et déterminés à leur faire du mal pour défendre leurs intérêts. Entre les chasseurs qui les accusent de voler « leurs » proies, les éleveurs qui se disent affectés par la perte d’animaux mais qui s’arrangent avec leur conscience lorsqu’il s’agit d’envoyer brebis et agneaux par la route ou par bateau dans des conditions abominables pour être abattus et les jets d’huile sur le feu émanant de personnalités politiques de tous bords, la survie des loups est mise à rude épreuve. Leurs détracteurs appellent sans relâche à en faciliter l’abattage dans le cadre d’une extermination encore plus radicale que celle déjà en cours.
… aussi en proie à des actes de braconnage
À tel point que certains se sentent autorisés à aller encore plus loin ! L’an dernier, un syndicat agricole avait ouvertement appelé à braconner les loups, se vantant de posséder du plomb et du poison. Nous avions immédiatement déposé une plainte, qui malheureusement n’avait pas obtenu de suite puisqu’en France, l'incitation à commettre le délit d'atteinte à une espèce protégée n'est une infraction que si elle est suivie d'effet… Encore avant, des groupes armés menaçant de commettre le même crime se faisaient fièrement photographier dans le journal, cachés derrière des masques… Courageux, mais pas trop non plus.
En mars dernier, dans le Gard, une louve est décédée étranglée par un piège à collet. Pour elle aussi nous demandons justice.
Mais comme l’imagination de certains humains n’a pas de limite quand il s’agit de martyriser les animaux, plus récemment, c’est une tentative de mise à mort par utilisation d’un véhicule dont un loup a bien failli être victime. À nouveau, nous participerons au procès.
Le procès des accusés prévu dans six mois
Dans la Drôme, les mis en cause comparaîtront le 12 décembre 2023 devant le tribunal correctionnel de Valence pour destruction et transport illicites d'espèces protégées, et usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques. Nous nous sommes évidemment constitués partie civile et serons donc présents au procès afin d’obtenir justice pour ce loup. Nous attendons des juges qu’ils sanctionnent sévèrement les auteurs qui ont cru, à tort, pouvoir user de moyens abjects et parfaitement illégaux pour tuer les animaux qui les dérangent.
Rejoignez-nous dans notre combat : signez notre pétition pour dire stop à la persécution des loups.
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