Les agents de l'Office français de la biodiversité (OFB) assisté par la gendarmerie sont toujours, ce mardi soir, à la recherche de deux loups échappés du parc animalier Ecozonia, implanté sur la commune de Cases-de-Pène dans les Pyrénées-Orientales. Les deux derniers sur les six qui ont réussi à quitter leur enclos lundi matin, un soigneur ayant semble-t-il été mordu lors de leur fuite.

Une espèce différente de celle qui existe en France

Ces six loups mâles étaient arrivés dimanche, en provenance du parc animalier de Riga (Lettonie) et avaient été installés dans un enclos sécurisé, qu'ils ont réussi à quitter le lendemain matin "dans des conditions qui restent à déterminer", indique ce mardi soir la préfecture du département. D’importants moyens de surveillance et de capture ont été mis en place dans et autour du parc animalier (cages et pièges), qui n'ont pas encore permis de reprendre le contrôle de la situation.

Deux des six loups, une espèce d'Europe de l’Est protégée, sont encore dans la nature, l'un au moins serait hors de l'enceinte du parc, plusieurs risques à la clef. En effet, distincts de la sous-espèce italo-espagnole présente en France, ils présentent un risque génétique d'hybridation et constituent une menace pour la faune sauvage et les troupeaux

Un animal a été trouvé et abattu hors de l'enceinte

À ce jour, explique ce mardi soir la préfecture, "deux loups ont été maîtrisés en étant anesthésiés dans l’enceinte du parc et deux loups ont dû être abattus pour des raisons de sécurité, l’un à l’extérieur et l’autre à l’intérieur du parc. Deux loups sont toujours recherchés".

L'Office de la biodiviersité et les gendarmes continuent leurs recherches et demandent que tout signalement soit rapporté à la gendarmerie départementale. Et toute nouvelle introduction d’animaux dans le parc Ecozonia a été suspendue dans l’attente d’une expertise de la sécurité des installations.

 suite de l'article 27/01/2021

Occitanie. Parc animalier EcoZonia : catastrophe, le loup n’y est plus

À deux semaines de son ouverture, le parc animalier des P-O subit un coup dur : 4 loups s’évadent, 2 sont abattus. Robin des Bois critique la captivité et le commerce des animaux.

Dans deux semaines, le 13 février 2021 exactement, le parc animalier « EcoZonia, Terres de prédateurs », soutenu par la Région Occitanie, le Fonds Tourisme Occitanie et la BEI (Banque Européenne d’Investissement) devait ouvrir ses portes dans les Pyrénées-Orientales, à Cases-de-Pène.

Carton rouge pour Ecozonia

Cet écoparc animalier de 26 hectares et d’un coût total de 9,2 M€, présenté comme un site dédié à la conservation des grands félins, est appelé à devenir une attraction majeure de la vallée de l’Agly… Il vient toutefois de prendre un carton rouge, adressé par Robin des Bois, une association de protection de l’Homme et de l’environnement. En cause : les loups, que le parc doit abriter.

Le loup, prédateur à la mode

« Il y a environ 600 loups sauvages en France pour un millier de loups en captivité », rappelle l’association : « Les investisseurs se livrent à une course effrénée aux loups. Il y avait 596 loups en captivité en septembre 2016, 661 en décembre 2017 et 989 en avril 2020 ». Visiblement, les loups sont à la mode, et Ecozonia n’échappe pas à la tendance.

Si deux loups ont pu être anesthésiés, deux autres ont été abattus pour des raisons de sécurité... EcoZonia est la nouvelle taule pour espèces protégées"

Sauf que le parc des P-O a « perdu » six loups qui se sont échappés de leur enclos ce lundi 26 janvier au petit matin. Ces animaux, tout juste arrivés de Lettonie, étaient placés dans une zone sécurisée du parc… Il semble que l’un des prédateurs a réussi à défoncer le grillage avec ses puissantes mâchoires, créant une brèche.

Une évasion au destin tragique

Quatre loups se sont alors échappés dans le parc, retenus par la grande clôture entourant le site. La situation a connu une issue tragique : « Si deux loups ont pu être anesthésiés, deux autres ont été abattus pour des raisons de sécurité », déplore l’association qui s’interroge sur la nature de ces « raisons de sécurité ».

La traque continue dans les P-O

L’association rappelle au passage tout le bien qu’elle pense des parcs animaliers, décrivant EcoZonia comme « la nouvelle taule pour espèces protégées ». De plus, Robin des Bois précise que l’histoire est loin d’être finie. En effet, la « battue » organisée dans le parc n’a rien donnée. Les deux loups survivants ont trouvé une faille dans l’enceinte grillagée du site et ont pris la poudre d’escampette !  

"Les loups captifs sont imprégnés par l’homme. Ils ont perdu leur autonomie alimentaire... Le loup en prison paye, le loup en liberté se fait canarder"

L’histoire pourrait s’achever sur cette belle image de deux loups captifs recouvrant leur liberté. Mais la chute finale devrait être beaucoup moins romantique : « Les loups captifs sont imprégnés par l’homme. Ils ont perdu leur autonomie alimentaire. S’ils s’évadent, ils sont enclins à s’approcher des activités humaines, des troupeaux domestiques et à s’en nourrir ».

Les deux fuyards bientôt abattus ? 

De fait, il existe de fortes chances pour que les deux animaux évadés soient eux-aussi abattus : « Le loup en prison paye, le loup en liberté se fait canarder », conclut l’association.

Déjà, en octobre, dans la Vésubie…

Cette « fuite » de loups n’est pas une première… Début octobre, dans la vallée de la Vésubie (Alpes-Maritimes), une dizaine de prédateurs du « Parc Alpha » ont été libéré dans la nature après que la crue historique de la Vésubie a détruit le parc. L’association Robin des Bois demande au ministère de l’Écologie « de faire cesser le commerce du loup et leur tuerie »

Les échanges de loups dans l’UE manqueraient de transparence… 
Robin des Bois évoque un rapport datant de juillet 2020 sur le contrôle des loups détenus en captivité. Selon l’association, ce rapport cite, parmi les non-conformités les plus significatives, des clôtures ou des murs d’enceinte défectueux avec des fissures ou des brèches à la base… De plus, le rapport sur le contrôle des loups détenus en captivité soulignerait aussi que les échanges de loups entre les établissements qui en détiennent au sein de l’UE manquent de transparence.